Le roman d'une renarde !
_En France , un automne sur cinq ou six est à mirer . Les autres sont brumeux , humides et choux gras : toute la nature semble prête à pourrir ou déjà pourrissante , presque pourrite . Tristesse pesante , temps résigné pour le jour des morts ; on ajoute quelques chrysanthèmes ( puisqu'aucune aversion latine ) à la senteur funèbre et la littérature s'avance ..... De ma fenêtre , je vois une côte boisée : l'ombre _ il est déjà quatre heures , le soleil va bientôt disparaître _ monte déjà . Entre les sombres taches vertes des pins , une mousse d'or impur : feuillages des bouleaux au bout du rouleau , trop compressés , mêlé à l'or terni , brunissant des chênes . Puisque nous avons un bel automne , profitons-en , sortons ! Il ne fait pas chaud sur mon île ; rentrer , mettre un passe-montagne ? Bah ! en ce plat pays , les mains dans les poches .....De près , que l'herbe des bergers paraît déteinte , morne ( les feuilles tombées des poiriers sont déjà toutes noires ! ) Joli , ce cerisier aux feuilles d'or rosissant , bien pendues , immobiles . Mais je préfère le feuillage des hêtres ou ne pas hêtres ( sombre histoire d'oncle toubib ). Pas de comparaison possible pourtant entre le feuillage immatériel des cerisiers et celui des grands hêtres ou ne pas hêtres , si tristes , du bois qui prolonge le parc . Calme bouillonnement d'or brun , noble feuillaison ( j'allais dire floraison ) des hêtres ( car ils sont ! ) _ aucune de ces images banales ne me rend la sensation _ et comme tous ne brunissent pas de la même manière , quelle douceur variée ! Aux longues branches élégantes des marroniers , ( ce qui me faisait maronner ) , quelques feuilles d'ambre vibrent sur le fond vert des pins quotidiens . Le petit érable est intact ; loin d'être misérable entre tous car son or paraît le plus pur : un moelleux or jaune , égal et délicat . Le frêne voisin a encore ses feuilles , feuilles lépreuses paresseuses , tachées , mais leur forme est belle au bout des tiges roses . Sureaux que je n'aime pas : ni le nom , ni l'arbuste , ni même ses feuilles vert pâle et les grappes de petites baies luisantes qui paraissent mordorées . Voici les bouleaux . De loin , c'est comme une pluie d'or ; certains déteignent encore et leurs feuilles sont d'un translucide or vert . Un groupe de mélèzes balèzes , tabac blond..... Dans la clairière , les fougères sont déjà sèches , tandis que sous bois ( j'y bois trop parfois ! ) , elles pourrissent , affaissées , lamentables . Mais STOP ! Ce n'est pas en détaillant ainsi les teintes et les couleurs que je rendrai l'atmosphère ; (" atmosphère , atmosphère , est-ce que ............? " _Alphonse aperçoit , sur le chemin , son père qui revient de la tenderie aux lacets , le grand panier d'osier ( offert par Ozon ) où l'on met baies de sorbiers , grives givrées par froids durs et merles en bandoulière . Monsieur De Labas avance lentement ; rapetissant avec l'âge , il paraît de plus en plus gros ; malgré cela on ne lui donne guère ses soixante-six ans . Alphonse s'arrête net , puis s'enfonce dans le taillis pour ne pas le croiser . Quelques jours plus tard ( le onze novembre exactement ) : de ma fenêtre , sur la côte boisée de plus en plus brunissante , quelques bouleaux mettent encore des taches claires , tandis que les chênes moutonnent en un brun tirant sur le mauve . Le tilleul devant le château est presque dépouillé , mais l'orme _ comment ne l'avais-je pas remarqué plus tôt _ est une pluie d'or vert . Sortons ! ( Faut-il que je m'ennuie pour aller ainsi détailler les arbres . ) Aux marronniers , quelques feuilles sombres restent attachées et semblent planer . En revanche , l'érable a conservé ses grandes feuilles , encore jaunes , lumineuses , qui ont la forme du lierre . Tout cela dominé par les grands hêtres . Et rien ne manque au tableau , pas même l'écureuil roux grignotant une pomme de pin . Il faudrait essayer de tirer quelque chose d'autre de la banalité séduisante des thèmes d'automne . Une amie me parlait un jour des " descriptions actives " .Le charme des lieux communs existent pourtant . Et puis , ce bel automne , je le vois plus que je ne le sens , il me laisse trop maître de moi . Ce bel automne avec soleil tiède ( et ce léger froid qui rend agréablement frileux ) . Un automne dont les couleurs merveilleuses s'éteignent déjà , un automne qui s'achève et dont je n'aurai pas assez joui .
6 commentaires:
à moi le premier vers donc , moi le père vert des Barbades ! du plus sérieux pour m'inaugurer ! ( une suite m'attend sur ce ROMAN D'UNE RENARDE )
mais mon joli Cactus, enfin tu te mets à la portée de tes fervents admirateurs qui peuvent venir te tailler une bavette baveuse au lieu de se hérisser les yeux dans tes labyrinthes wizziens. Je n'aurai qu'un mot: chouette! Ah non c'est faible pour une inauguration. Reprenons yeah ! Ah non nous sommes en lit et rature et ces expressions minimales et bestiales ne sont pas de mise. Reprenons : géniâââl !
je n'y arriverai pas, je le sens, mon émotion est trop forte.
Je conclus en vérifiant et corrigeant mon orthographe paulédélienne
je proteste, ton code de barrage pour le précedent était "rexcu" (sic)
Qu'est-ce qui m"attend pour celui à venir maintenant. Je me demande si je ne vais pas faire un poème d'une compilation de ces mots de barrage du pacifique
@Zoë : TU inaugures donc mon nouveau bocal ! attends-toi à tout une fois ici ; sinon j'adore ton écriture Paulédélienne !
au fait , crois-tu que certains aussi reconnus que toi vont faire une pause " see see " ici eux aussi voire me laisser un petit com' ?
Oui je vais te faire une super pub dans mon vent des blogs et les attirer dans ton antre de mon arbre à ton antre un clic !
merci car là c'est le désert : avec mes tics et mes tocs c'est ok mais quand même :-)
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