jeudi 23 avril 2009

ma mère m'a dit fais toi couper l'écheveau


élucubrations jazzistiques (1) !

Mon itinéraire jazzé de ma pré-naissance à nos jours nés : Alors que certains bébés sont d'abord suralimentés au sein maternel voire au lait Guigoz ( puis qui cause ) , j'ai eu la chance d'être surélevé au Saint Jazz Paternel : à peine le cordon nombrilical découpé , le Duke à chaque repas : KOKO le matin , Chloé l'après-midi ! ( Plus avant encore dans le ventre de l'amer , Duke aussi déjà mais j'y reviendrai bientôt avec " the gipsy without a song " , Sarah et toute sa bande )

Hommes mages (1) : à Alain !


Madame rêve d'atomes miseurs , la nuit elle ment , alors je mens , alors je m'en lave ses mains ..... j'ai dans la hotte des montagnes de questions ou subsiste encore son mégot depuis le jour ou un dresseur de nounours lui a dynamité le lac duc ........... madame rêve d'un lit plein d'hommes oblongs , je l'ai toute essayée , j'ai longé ses choeurs , j'ai lu de sa Contrex !!!!!!!! !

Moi qui n'aie jamais eu qu'une licence , en saignant , j'aime ce genre de diplômedocus !

LA LÉGENDE DU JOUR ( Tollérama )

Visite médicinale matinale chez


Aujourd'hui chez Clopine ! profitant de ses vacances de posts je vous la couche là juste pour une (re)lecture !! sinon elle préfigure en mes alliées nées à droite !!!

" 03 février 2009

à propos de tout et de rien..."

Et voilà : trois messages d'anciens "téléranautes", comme s'appelaient les internautes fréquentant le forum de télérama.fr, et voici la nostalgie qui m'envahit...

Avec le recul, les inconvénients bien réels de ce forum s'estompent. Je dois faire un effort pour me souvenir des interminables délais de la "modération" de l'époque, des invectives et exaspérations qui, là comme sur tous les blogs, s'exprimaient, des bugs techniques et de la difficulté, certains, jours, à s'y retrouver.... Je me souviens parfaitement, par contre, de la clarté que les différents "fils" proposés apportaient aux débats en cours. Il y avait ainsi la catégorie "Qu'est-ce qu'aimer ?", "le conflit israelo-palestinien", "le fil télévision", "le fil cinéma", "le fil musique" (ah, qui se souvient des articles passionnants, savants et goûtus comme des pommes d'un freddie freddie jazz qui, comme son nom l'indiquait, avait la passion du swing, du bop et autres jazz folies ?),et ma préférée, celle où j'intervenais le plus souvent : "à propos de tout et de rien"...

C'était sans doute la plus futile, mais aussi, et bien entendu c'était cela qui m'attirait, celle où les internautes se livraient le plus. Qui se souvient du long dialogue entre Cultu (qui avait enfin remisé son "correct" au vestiaire") et une internaute féminine -je ne me souviens plus du pseudo, mais ces deux-là, journellement, pendant des mois, se sont envoyés l'un l'autre de petits textes qui décrivaient leur quotidien. Cultu reprenait toujours la même forme : partant d'un quotidien banalisé à souhait, ses phrases dérivaient petit à petit vers un onirique parfois douloureux, parfois coloré, mais toujours si subjectif que l'affectif venait "en prime". Son interlocutrice (zut, qui était-ce alors ?), mettait en retour, comme une musique parallèle, des messages beaucoup plus concrets, ancrés dans le réel, mais parfumés de sensations. Ca avait duré des mois....

Cultucorrect a été mon parrain sur internet. Avec une infinie patience, il m'avait expliqué les quelques manoeuvres dont j'avais besoin, et que j'ai acquis si péniblement. je me l'imaginais parfaitement, Cultucorrect, à cause des pans de sa vie qu'il laissait toujours échapper, comme une chemise dépasse d'un pantalon !, et qui me le rendaient proche, car je suis affligée du même défaut... On savait qu'une de ses proches travaillait pour la haute couture, qu'il parcourait Paris dans une voiture fatiguée qui le conduisait à ses séances de psychothérapie. Qu'il était déprimé et peu sûr de lui, et, au moins dans les débuts, qu'il ne finissait jamais aucune de ses phrases sans trois points de suspension, ce qui rendait son écriture aussi incertaine qu'une interview de Modiano (qu'on aime pour ça, d'ailleurs).

Il y avait le "clan des filles", aussi. Rieuses ou réservées, elles venaient se pencher tous les jours sur le tout et le rien ! Parmi elles, une Frosine aux phrases fermement dessinées dans des éclats de rire était particulièrement attirante.. Mais toutes s'envoyaient l'équivalent de coups de coude, quand un 93-93 à la grosse provocation sexuelle venait faire la roue (et l'animal possédait de belles rémiges tout de même...)

Il y avait, comme je l'ai dit hier, des départs fracassants et des retours en catimini, l'inverse aussi était vrai. Bref, c'était un forum comme tant d'autres, avec quelques particularités cependant. D'abord, l'humilité de ses participants, qui faisaient rarement sonner leurs mérites aux oreilles de leurs compagnons. IL a fallu, si je me souviens bien, une grave crise et un procès quasi-stalinien pour qu'on apprenne qu'un tel, logé à l'étroit dans un appartement avec son bout d'chou de bébé et sa compagne, avait d'abord écrit, puis arrêté d'écrire sous la loi de la nécessité. Cet internaute, (dont je ne me souviens plus le nom non plus, merdalors ...) au début, participait au débat avec quelques phrases courtes et mordantes. A propos de la crise du logement, il est monté au créneau avec une violence qu'on n'a comprise qu'après... Tant cet internaute, dans les choix qu'il assumait, avait dû abandonner une partie de ses ambitions notamment littéraires ! des histoires comme ça, télérama.fr en fourmillait.

Je n'y allais jamais sans penser à la sublime chanson de Souchon : foule sentimentale à soif d'idéal. Les participants du forum télérama.fr avaient l'admiration facile et étaient sentimentaux. Cela peut paraître ridicule, c'était en réalité un vrai bonheur. Et puis, s'il y avait des exaspérés comme "la mouette rieuse" par exemple, "mon" troll ne me collait pas encore aux basques : je ne l'ai rencontré que plus tard. J'étais donc traitée exactement comme les autres, ce qui me convenait parfaitement !

Qu'ai-je appris, sur le forum défunt ? Cette nouvelle forme d'échanges, favorisée par internet, et ces liens ténus et fragiles. Je n'ai jamais retrouvé, même et surtout pas chez Assouline, une telle délicatesse, oui, c'est le terme exact je crois.

Quand j'ai essayé de me représenter le forum où je participais, avec ses fils bien rangés, ses modérateurs invisibles, exaspérants et parfois touchants (un d'entre eux a fini par traverser le miroir, et recevoir des participants au journal, ce qui était bien entendu totalement "déplacé" ! Il a quitté le journal, d'ailleurs, peu après. relation de cause à effet ? Allez savoir...) et ce frémissement qqui existait entre certains participants, c'est l'image des oiseaux sur les fils électriques qui m'est venue en tête...

Nous étions comme ces oiseaux, petites boules de plumes se balançant sur des fils légers. bavards, frissonnants et un peu peureux, prêts à s'envoler au premier coup de vent. Mais revenant sur les fils de nos conversations...Tous ayant quelque chose à voir avec une forme de solitude, légère ou profonde. Tous étonnés de voir l'autre lui aussi accroché...

la fin fut triste, et le trou n'a jamais été comblé. télérama.fr a mis en place des "blogs" appelés "wizzz" là-bas. C'est autre chose, bien sûr. Ce n'est plus l'agora, le forum, ou le café du coin où des habitués viennent taper sur la table (et parfois pleurer). C'est une succession de "chez soi", et comme je n'aime pas la nouvelle formule, je m'imagine entrer dans ces terrains de camping où des "mobil home", comme leur nom ne l'indique pas, sont fixés au sol !

Bon, la roue tourne, me direz-vous, et d'autres forums ou sites comme la RDL qui fait usage de, me sont accessibles. Pourtant, comme plein d'anciens camarades de jeux, je garderai la nostalgie de télérama.fr, et surtout de ce fil ténu et pourtant solide, qui me permettait de rencontrer tous les jours une trentaine de bavards qui parlaient de l'air du temps, de leurs sentiments, de leurs passions et de leurs amours : de tout et de rien, quoi.

Clopine

Posté par ClopineT à 13:20 - Petites histoires d'une lectrice de Télérama

( photo d'ELLE dansante , une nuit chaude )